Pétrole et liberté, où comment l’or noir attise les nationalismes
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C’est un grand classique : lorsqu’on est dans une région / un pays riche, les vélléités d’indépendance sont toujours plus marquées. La Suisse ne veut pas que l’on touche à ses banques, la riche Lombardie voudrait bien s’affranchir du reste de l’Italie, et “l’état libre de Bavière” se passerait bien des aides sociales aux länders de l’est …
Lorsqu’on est en plus riche en pétrole, plus question de rigoler avec quelques revendications folkloriques : le pétrole, comme nous l’a expliqué Yves Cochet, c’est la guerre. La guerre civile en Casamance pour être indépendant du Sénégal, la guerre encore au Nigéria où les provinces riches en pétrole voudraient garder l’huile pour elles seules, la guerre d’indépendance en Tchétchénie – en plein sur la route des oléoducs de la mer Caspienne, et bien entendu la guerre d’Irak qui illustre la peur de ses ex-dirigeants de voir les puits aux mains des Kurdes.
Ce n’est donc pas surprenant lorsque des cours élevés du baril de brut coïncident avec un regain de violence sur ces conflits. En ce moment, c’est le Nigéria qui en profite tous les jours . La situation est celle d’un pays pauvre dont une toute petite minorité est assise sur un immense trésor qui grossit chaque semaine. Là où la situation est différente d’il y a 10 ans, c’est que la crise de l’offre de pétrole nous a rendu dépendant de tous les producteurs, la marge de production étant trop petite pour se permettre que l’un d’entre eux manque à l’appel. Les violences au Nigéria ont donc un effet boule de neige sur le cours du baril : elles dopent les cours, augmentent la taille du magot, ce qui est du pain béni pour le discours des indépendantistes.
La crise liée au pic pétrolier est – comme toutes les crises boursières – liée à la perte subite de confiance des acteurs du marché. Comme on vient de le voir, il est tout à fait réaliste de penser que l’évènement qui provoquera cette perte de confiance sera d’ordre géopolitique, et il a de bonnes chances de se produire au Nigéria. Il est probable que les pays consommateurs ne resteront pas les bras croisés, ceci constitue donc une affaire à suivre …
2 Commentaires »
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La lutte d’indépendance de la Tchétchénie n’a pas grand chose à voir avec le pétrole. Les tchétchènes luttent pr leur indépendance depuis leur annexion au XVIIIème siècle. Déjà au XIXè, l’imam Chamil s’était révolté contre les russes. D’ailleurs si la Tchétchénie se trouve en effet sur la route des oléoducs, sache qu’après la guerre de 94-96 dt le passage de l’oléoduc était une des principales raisons, l’oléoduc a été construit en contournant la Tchétchénie.
Comment by Anar 01 — Saturday, 28 January 2006 @ 11:04
Merci pour ces précisions. On pourrait dire également que le pétrole n’a pas grand chose à voir à la base avec les vélléités d’indépendance du Biafra, de la Casamance et des autres régions. Ma contribution consistait surtout à faire le lien entre les périodes où le pétrole joue un rôle majeur – lorsque l’on construit un oléoduc, ou lorsque son prix est élevé – et les périodes de grande violence dans ces conflits.
Comment by Muad'dib — Saturday, 28 January 2006 @ 22:52