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A propos de la réduction à 115 km/h de la vitesse sur autoroute, il y a comme d’habitude les réactions outrées des drogués de l’auto :
“On va s’endormir”
“On va perdre du temps” (pour info : 3 mn sur un trajet de 50 km)
“Ma porsche va devoir rester en première”
etc…
Mais ca, c’est de l’habituelle ignorance / mauvaise foi (rayer la mention inutile) et ce n’est pas vraiment intéressant.
J’ai repéré un autre type de réaction, que je répète ici avec plus ou moins d’exactitude : “Vous, politiques, qui ne savez même pas gérer vos propres budgets, comment pouvez vous prétendre nous dicter comment faire des économies ? Nous nous débrouillons bien tout seuls, merci”.
Et là on touche le coeur du problème. Si les gens ont dans l’ensemble bien intégré qu’économiser l’énergie était “écologique”, la quasi totalité des campagnes d’informations à ce sujet ont mis en avant l’économie d’argent que cela apportait. C’est efficace car les gens se sentent touchés au porte monnaie et réagissent en conséquence, mais c’est beaucoup moins efficace pour expliquer que la necessité d’économiser l’énergie va bien au delà de la simple raison financière !
La conséquence, c’est la réaction du type qui “s’en fout” parcequ’il “a de l’argent”, mais c’est aussi la réaction du type ci dessus. A partir du moment où on axe des campagnes sur le thème “économisez, VOUS y gagnerez” sans expliquer aussi que “économisez, LA PLANETE y gagnera”, il ne faut pas être surpris que des gens se demande pourquoi l’état se mèle de leurs consommation.
Pour revenir sur la vitesse à 115 km/h, mon avis est qu’il vaudrait mieux présenter le deal de la manière suivante : “soit on réduit à 115 km/h maintenant, et on se donne 20% de temps en plus avant la crise pétrolière, soit on fonce à 130 et dans pas longtemps tout le monde redescendra à zéro faute d’essence à prix abordable”.
L’essence, c’est comme l’héroïne : on y est accro, réduire sa consommation est vital, le seul problème est qu’on a pas encore inventé la méthadone.