Tuesday, 30 August 2005

Aveuglement

Filed under: — Muad'dib

Warning: file_exists() [function.file-exists]: Unable to access /mnt/105/sdb/c/5/sourisdudesert/caticons/Oil.gif in /mnt/110/sda/c/5/sourisdudesert/wp-content/plugins/cat-icon.php on line 51

Warning: file_exists() [function.file-exists]: Unable to access /mnt/105/sdb/c/5/sourisdudesert/caticons/Energie.gif in /mnt/110/sda/c/5/sourisdudesert/wp-content/plugins/cat-icon.php on line 68

Pétrole et puissance (éditorial du Figaro d’aujourd’hui)

A 70 dollars, le baril d’or noir coûte deux fois plus cher qu’il y a un an. En dollar constant, son prix [..] reste inférieur aux 90 dollars enregistrés après la révolution iranienne de 1979.

Sauf que notre crise est inédite par sa durée, sa régularité, et surtout son absence de cause géopolitique majeure. Pour expliquer les prix actuels, on accuse tour à tour des ouragans, la consommation chinoise, les capacités de raffinages, des grèves, et parfois l’Irak ou l’Iran. Si la géopolitique joue un rôle, il y a bien des problèmes de capacité.

Mais comme toujours lorsqu’il s’agit d’or noir, des éléments irrationnels viennent brouiller l’analyse. La flambée du pétrole ravive ainsi les craintes d’un épuisement accéléré des ressources de la planète. Vieille chanson ! Au milieu du XIXe siècle, une baisse soudaine des rendements de la pêche à la baleine en Atlantique Nord avait fait craindre une pénurie d’huile de lampe et de cire à bougie : le monde serait bientôt condamné à vivre dans le noir…

... et comme on le sait, les stocks de baleine ont effectivement diminué et ont conduit au moratoire actuel. Grâce à l’électricité le monde n’est pas dans le noir, mais il serait impossible de revenir à l’huile de lampe …

Et que dire de la «fin du pétrole», annoncée dans les années soixante-dix comme une certitude pour le tournant du XXIe siècle ? Ces craintes sont largement exagérées.

Les analystes des années 70 se sont trompés sur deux tableaux :
1°) ils n’ont pas vu arriver l’amélioration de l’efficacité énergétique, et le ralentissement de consommation de brut que ca a entrainé
2°) ils oubliaient que la crise interviendrait au moment du pic de production, et non lors de la “fin du pétrole”.

A partir de là, comparer ces prévisions des années 70 et celles d’aujourd’hui, c’est un peu comme tenter d’expliquer les images du télescope Hubble avec les connaissances de Copernic.

Ce «troisième choc pétrolier» est d’ailleurs moins violent que les précédents. D’abord parce que les économies développées sont moins dépendantes du pétrole : l’or noir ne représente plus que 40,5% de la consommation d’énergie des pays de l’OCDE, contre 53% en 1973. Ensuite parce qu’en l’espace d’une génération, nous avons appris à produire deux fois plus avec la même quantité d’énergie.

Donc si on suit le raisonnement implacable de cet éditorialiste en pleine forme, on consomme moins de pétrole et on produit deux fois plus. Cela signifie qu’aujourd’hui, chaque baril qui manquera aura un impact au moins deux fois plus important sur l’économie qu’en 1973. Pas très rassurant Le Figaro …

Enfin parce que les technologies qui nous permettront un jour de nous passer en partie des énergies fossiles progressent et pourraient être mûres avant que la dernière goutte de pétrole ne soit épuisée.

Le problème, cher Nicolas Barré, c’est que
1°) Comme on le voit aujourd’hui, les problèmes débarquent bien avant que la dernière goutte de pétrole ne soit épuisée …
2°) Même si les technologies progressent, on a toujours pas le début d’une idée pour faire voler l’A380 à l’électricité ...

Mais ces facteurs, (..) n’ont pas diminué fondamentalement l’importance de l’or noir dans les rapports de force mondiaux. On assiste même à une convergence d’analyse frappante entre les Etats-Unis et la Chine qui ont fait de la sécurité énergétique une composante centrale de leur stratégie de puissance. (..)

Donc deux superpuissances ont compris l’enjeu et n’en font pas le secret … et c’est l’éditorialiste qui n’a rien compris qui cite ce fait. Cherchez l’erreur …

L’Europe, par contraste, (..) ne perçoit pas l’enjeu avec le même sens de l’urgence. Si ce «troisième choc pétrolier» pouvait la réveiller, on pourra dire qu’il n’aura pas été inutile.

Donc “il ne faut pas s’inquieter”, mais “il faut se réveiller” quand même. Je ne sais pas si les lecteurs du Figaro ont un cerveau, mais si ils en ont un cet éditorial risque de les laisser sur leur faim …

2 Commentaires »

  1. Pétrole ou pas pétrole ?
    [Ajout de 15h55]
    Hé hé hé, je savais que Greg pouvait tailler un costard à cet éditorialiste.

    Trackback by Politique et LL, le blog de Bix — Tuesday, 30 August 2005 @ 14:55

  2. et quand bien même le colza et la maïs remplaceraient le pétrole automobile, même si les avions volaient au nucléaire, reste l’eau, la pollution, la biodiversité etc. qui prouvent que notre modèle économique n’est pas viable, pas “durable”...

    Comment by mox — Wednesday, 31 August 2005 @ 0:47

Ecrire un commentaire

You must be logged in to post a comment.

Clefs : Nicolas Barré figaro pic choc pétrolier baril editorial Nicolass Barrés figaros pics chocs pétroliers barils editorials Baré Nicollas figarro pétrollier barril editorrial

Powered by WordPress