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“_ et avec nos puces RFID, nous allons mettre en place des caisses automatisées.
_ et les caissières, qu’est ce qu’elles vont devenir ?”

Disons le d’emblée, ce genre de critique n’a plus la côte : les délocalisations en Chine occupent le devant de la scène du “mais qu’allons nous devenir ?” depuis un petit moment déjà.

Elle est cependant emblématique du lavage de cerveau opéré par notre société autour du travail. Culpabilisation des chômeurs et des RMIstes, culte de l’entreprise et de l’entreprenariat, citoyen-modèle en forme d’employé-modèle, et bien sûr réussite par l’argent, le nerf du labeur. L’homme moderne est incapable de s’imaginer sans travail. Comme la femme battue qui affirme aimer son mari, il n’imagine pas sa vie autrement qu’en travaillant. Aussi, ce n’est pas surprenant que beaucoup voient les automates d’un très mauvais oeil : guichetiers inquiets face aux billetteries automatiques, traducteurs inquiets face aux logiciels de traduction, photographes inquiets face aux sites de développement photo automatisés …

Source : Creature Park

Et pourtant … et pourtant, nous devons aux machines le fait qu’aujourd’hui un agriculteur nourrit 100 personnes alors qu’il fallait 3 agriculteurs pour nourrir un citadin avant la révolution industrielle. Nous nous sommes formidablement désengagés du travail, ... pour y replonger à nouveau , en véritables toxicomanes, en nous inventant de nouveaux besoins lorsque ceux existants n’étaient pas suffisant. En nous rêvant en voiture de luxe, en désirant l’IPod et tout le reste à la fois, nous avons sacrifié le temps de vivre que nous promettait les machines.

Aujourd’hui, la machinisation est synonyme de consommation de masse, de croissance sans limites et de productivisme destructeur. Mais n’oublions pas l’utopie qu’elle nous a promise, un jour cela pourrait nous servir …